Contexte de création
En mars 2020 a débuté le premier confinement en France. Alors, certains dispositifs déjà existants d’aide aux étudiants en situation précaire doivent fermer leurs portes. Malheureusement cette période est aussi une période durant laquelle le nombre d’étudiants dans le besoin augmente. Le chômage chez les 18-25 ans a augmenté de 16 % pendant l’année 2020. En effet, de nombreux étudiants parvenaient à vivre grâce à des jobs étudiants, or, 24 % des étudiants ont dû arrêter ou modifier leur activité rémunérée pendant le confinement (OVE, 2020).
Pour le public étudiant, l’alimentation représente une variable d’ajustement budgétaire : ces derniers adaptent leur régime alimentaire selon leurs capacités financières.
Or la précarité alimentaire a un impact sur la santé physique ainsi que mentale des étudiants. Quand les moyens financiers manquent, une alimentation saine est souvent inaccessible, cela entraîne donc de la malnutrition ou de la sous-nutrition. Ensuite, lorsque les étudiants ne mangent pas à leur faim, ils ne peuvent pas étudier correctement. Si l’on ajoute la difficulté à suivre les cours en ligne, le décrochement scolaire est proche. De plus, sans argent, l’étudiant ne peut pas sortir et l’isolement est d’autant plus marqué.
Face à ce constat, Le Collectif de Solidarité Étudiante (CSE) s’est rapidement créé dans l’urgence de la crise sanitaire, pour permettre à un maximum d’étudiants de manger à leur faim, et essayer de transformer la distanciation sociale en simple distanciation physique.
Projet
Le projet du CSE a commencé sous la forme d’un système de livraison de paniers de produits alimentaires et hygiéniques au pied des immeubles et résidences étudiantes, pour éviter les contacts en temps de pandémie. Ce fut toute une organisation logistique avec 5 lieux de stockage dans Lyon et des bénévoles.
Puis, quand le déconfinement a commencé, en juin 2020, les livraisons ont pris fin et le collectif a ouvert une épicerie solidaire éphémère jusqu’en été 2020. En octobre 2020, lors du deuxième confinement, le CSE a ouvert deux épiceries solidaires, car une seule ne suffisait plus. Suite aux divers confinements, si les conditions de vie ont pu revenir “à la normale”, le nombre d’étudiants dans le besoin perdurait, et le CSE a finalement ouvert un espace davantage pérenne.
Il se situe actuellement à Valmy, sur la ligne de métro D, un lieu facile d’accès depuis presque tout point de Lyon. Les épiceries ouvrent le vendredi de 12h à 20h toutes les deux semaines. Les étudiants s’inscrivent sur des créneaux horaires en début de semaine.
Pour ce qui concerne l’aide psychologique, le collectif a mis en place des écoutes, grâce à des psychologues bénévoles qui donnent de leur temps les soirs et weekends. Un système de parrainage a également vu le jour entre des étudiants, notamment étrangers, et des familles à proximité pour lutter contre l’isolement.
Pour qui ?
Aujourd’hui, le seul critère d’attribution pour les bénéficiaires est le simple fait d’être étudiant. Le CSE réfléchit cependant à mettre en place un critère de ressources dans le cas où ce serait nécessaire (trop de bénéficiaires par exemple).
Avec qui ?
Ce sont les 4 associations préexistantes qui ont organisé ce collectif, sous l’initiative de deux professeures de l’Université. Le CSE a aujourd’hui 18 partenaires, dont les collectivités locales, qui ont également aidé à travers la mise à disposition de locaux notamment.
Moyens
Actuellement, plus de 400 bénévoles sont inscrits. Cependant, la problématique du manque de moyens humains stables et réguliers reste la plus préoccupante pour le collectif.
Depuis mars 2020, plus de 63 000 € d’aides et subventions ont été décrochées. Le collectif a également bénéficié de dons. Cette solidarité a été amplifiée grâce à la médiatisation de la précarité étudiante pendant le COVID 19, même si elle existe depuis longtemps. Cela souligne l’importance de la sensibilisation. Lorsque la précarité étudiante est visible, la population s’en inquiète et est solidaire.
Résultats
Le CSE s’est mis en place très rapidement, en quelques semaines. Au début de leur activité, le collectif assurait environ 35 livraisons de paniers alimentaires par jour, tous les jours de la semaine. Pendant le premier confinement, le nombre d’étudiants livrés est estimé à environ 1400.
Actuellement (décembre 2021), le collectif fournit entre 350 et 400 étudiants toutes les deux semaines. Il s’agit de leur capacité d’accueil maximum, en termes de stockage et de logistique. La demande des étudiants est cependant bien supérieure, le CSE compte sur l’activité d’autres initiatives solidaires pour y répondre.
Petit plus
Le CSE est une association, il a donc un statut privé, permettant une souplesse que les établissements publics n’ont pas (CROUS, Universités par exemple). Cela favorise la mise en place d’actions concrètes à court terme, avec un impact immédiat.
Sources
OVE, 2020. La vie d'étudiant confiné - Résultats de l’enquête sur les conditions de vie des étudiants pendant la crise sanitaire - ACTIVITE REMUNEREE [en ligne]. Disponible sur : http://www.ove-national.education.fr/wp-content/uploads/2021/03/La-vie-detudiant-confine-Activite-remuneree.pdf
Cette fiche a été rédigée par Elsa Bombrun, stagiaire Let’s Food en Mars 2022.
Dernière modification : 28 Nov 2022.
Collectif de Solidarité Etudiante - CSE
Le CSE est une association qui a été mise en place pendant le premier confinement (Mars 2020) à Lyon pour lutter contre la précarité alimentaire étudiante. Le CSE fut d’abord un collectif regroupant 4 associations de l’Université de Lyon 3. Celles-ci se sont organisées suite à l’initiative de deux professeures de l’université, en réponse à l’urgence de la précarité, amplifiée par la crise sanitaire du COVID-19. Le CSE est ensuite devenu une association loi 1901 en juin 2020.
Le CSE apporte aux étudiants une aide notamment en nature pour ce qui concerne l’alimentation et les produits hygiéniques, mais aussi un soutien psychologique et numérique.