Groupe hydrologique Palestien pour la préservation de l’eau dédié à la consommation et à l’agriculture

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Contexte

La situation de l’eau se déteriore rapidement en Cis-jordanie et dans la bande de Gaza. Selon le Centre d’information israélien sur les droits de l’homme dans les territoires occupés (B´Telem) en 2017, à Gaza, plus de 90 % de l'approvisionnement en eau est pollué et non potable. La situation est aggravée par les agressions militaires périodiques d'Israël, qui ont endommagé les infrastructures de traitement des eaux usées. Un rapport initial d'évaluation des dommages (DAR) réalisé par le service d'eau des municipalités côtières (CMWU) en 2014 montre que 12 % des puits de Gaza ont été détruits ou endommagés pendant les bombardements israéliens.

D’autre part, la seule source d'eau naturelle est l'aquifère côtier formé par des couches de sédiments imprégnés d'eau qui se trouve à quelques dizaines de mètres sous terre. Il est principalement alimenté par les 20 à 40 cm d'eau tombant chaque année sur les 360 km² de la bande de Gaza et par des eaux d'écoulement provenant d'Israël. La majeure partie des précipitations s'évapore, le reste s'infiltre dans le sol sableux et rejoint l'aquifère. Au total, la nappe se recharge chaque année de 75 à 125 millions de mètres cubes (Mm³).

L’eau de l’aquifère est de plus en plus prélevée et l’eau salée est venue combler progressivement les prélèvements. En 2003, près de 90% des puits ont une salinité supérieure au maximum recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, la couche aquifère est aussi polluée par les nitrates, phénomène provoqué par les rejets liés à l’activité agricole et aux égouts. L'excès de teneur en sel est l'un des soucis principaux avec l'eau utilisée pour l'irrigation. Une concentration élevée en sel dans l'eau ou dans les sols affecte négativement le rendement des récoltes, provoquant une dégradation des sols et une pollution des eaux souterraines. Ces effets ont des conséquences directes sur la fertilité des terres, sur les rendements culturaux et menacent ainsi la sécurité alimentaire.

La préservation de la ressource en eau est primordiale pour assurer la consommation en eau des populations mais aussi l'agriculture du pays. Elle est donc un impératif politique, économique et environnemental déjà présent depuis des décennies en Palestine.

Dans ce contexte, le Groupe d’Hydrologie palestinienne (PHG), institution spécialisée indépendante dédiée au développement et à la protection des ressources en eau et environnementales, est fondée en 1987.

Le projet

Compte tenu de la situation critique de l’eau, le PHG souhaite développer d’autres possibilités d'exploitation des ressources naturelles, créer des systèmes de bassins pluviaux pour améliorer l'approvisionnement en eau pour l'irrigation et les utilisations domestiques et promouvoir de nouvelles technologies et techniques pour améliorer les pratiques de conservation de l'eau et des ressources rares d’un point de vue quantitatif et qualitatif.

Le PHG a plusieurs volets d’interventions tels que le dispositif Wash (“laver”) :

Le projet vise à améliorer la situation de l’eau dans les zones rurales des territoires occupés palestiniens. Il s’agit de construire des unités de traitement des eaux grises chez les familles situées en zone rurale, afin de résoudre les problèmes d’assainissement tout en obtenant de l’eau pour le jardinage et l’irrigation.

La deuxième action est de réhabiliter ou de construire des citernes de récupération des eaux de pluie afin de permettre aux familles d’obtenir plus d’eau pour l’usage domestique, en particulier dans les zones où l’eau est fréquemment coupée en été et où les familles sont obligées d’acheter de l’eau en bouteille, ramenée en camion et extrêmement chère.

Le dispositif de renforcement de la sécurité alimentaire par l'amélioration de l’accès à l’eau : les habitants du village occupé de Sarta, situé dans le gouvernorat de Salfit en Cisjordanie, sont quotidiennement confrontés à des problèmes d’accès à l’eau. L’objectif du projet est de réduire cette menace constante de l’eau, notamment à l’aide de la création de puits et de citerne de récupération d’eau de pluie.

Le PHG possède au total 9 points d’entrées pour préserver et améliorer la gestion des ressources naturelles en Palestine : le lavage, la sécurité alimentaire, l’agriculture, les moyens de subsistance, le développement durable, l’énergie renouvelable, la recherche et les études, la sensibilisation, formation et le renforcement des capacités et enfin le changement climatique.

Pour qui ?

Compte tenu de la diversité des projets, PHG travaille à la fois pour la société civile et les personnes marginalisées (les femmes isolées, les familles rurales précaires des territoires palestiniens occupés), pour les professionnels (les agriculteurs souhaitant améliorer durablement et renouveler leurs pratiques d’approvisionnement en eau, le personnel des municipalités,...).

Avec qui ?

Le Groupe Hydrologique Palestinien possède plusieurs partenaires privés et publics, notamment la Water Quality Association, le réseau des ONG Palestiniennes (PNGO), l’Arab NGO Network for Development (Annd),etc.

Résultats

En 2021, 790 m de canalisations d’irrigation ont été mises en place pour améliorer l’irrigation et approvisionner de nouvelles zones dans le nord de la Cisjordanie. En outre, 11 citernes d’une capacité de 70m3 ont été réhabilitées et reconstruites pour recueillir 770 m3 supplémentaires d’eau de pluie dans les régions de Hébron et d’Auja. L’entreprise a aussi construit et réhabilité 12 systèmes d’approvisionnement en eau domestique. Enfin, pour améliorer les moyens de subsistance et la protection des terres des petits agriculteurs, environ 6.375 oliviers ont été plantés et distribués dans 16 endroits en Cisjordanie. 1 835 familles ont directement bénéficié de ce projet et 429 dunums ont été plantés avec ces arbres.

Petit plus

Le PhG travaille avec les acteurs de l'Économie Sociale et Solidaire, les citoyens et les autorités locales pour contribuer à élaborer des politiques sociales capables de lutter contre la pauvreté, les inégalités, l’exclusion sociale et l’insoutenabilité environnementale, renforcer la résilience locale et tendre vers une transition plus juste socialement, plus durable et plus écologique. Un projet pilote de gestion des déchets solides dans la ville de Bitello à Ramallah a été mis en œuvre en Palestine. Ce projet est également déployé dans 6 autres pays du bassin méditerranéen.

Cette fiche a été rédigée par Nadja Camille, chargée de mission chez LFC en février 2023

Sources :

Dernière modification : 29 Mar 2023.