Greening the camps

Contexte

En 2017, un collectif de jeunes designers, artisans, amoureux des plantes et activistes sociaux s'est retrouvé à Amman, en Jordanie. "Nous avions peu ou pas d'expérience en agriculture urbaine, mais notre passion pour le design urbain, les établissements humains et les espaces verts publics et privés nous a poussés à aller de l'avant", explique Evi Hellebaut, cofondatrice et designer de Greening the Camps.

La vision principale de Greening the Camps est de reconnecter la communauté des réfugiés avec leur héritage agricole, en fournissant une solution à faible technologie à l'insécurité alimentaire et en créant une petite oasis verte au milieu de la dure réalité du camp. "Nous nous sommes concentrés sur l'engagement des femmes et des jeunes avec des interventions et des ateliers à petite échelle", explique Hellebaut. 

Grâce au financement de leur équipe fondatrice et à l'aide de bénévoles, ils ont lancé un projet pilote sur le toit de "Jadal for knowledge and culture", dans le centre-ville d'Amman. "Ce jardin expérimental nous a permis de tester les installations conçues et d'acquérir des connaissances sur les matériaux disponibles sur le marché local", décrit Hellebaut.

Après s'être officiellement enregistrés en tant qu'organisation belge à l'été 2017, ils ont lancé une campagne de crowdfunding pour rechercher les fonds nécessaires. En collaboration avec une organisation locale de base, One Love, ils ont commencé à travailler dans le camp de Jerash, pour construire une ferme communautaire sur les toits. L’association One Love permet de trouver les familles intéressées par l’implantation d’une ferme mais aussi de discuter sur leurs préoccupations et leurs besoins en termes de production.

Lorsqu'ils choisissent leurs emplacements, ils rencontrent toujours la famille ou les personnes concernées afin de garantir une collaboration fructueuse. Ils participent à des ateliers éducatifs sur l'agriculture urbaine et le soin des plantes. Ils travaillent simultanément sur deux fronts : ils construisent des projets à Amman qui génèrent suffisamment de revenus et de bénéfices pour financer des projets dans les camps. Il est important de noter que les  fermes d'Amman peuvent varier en termes d'échelle et d'utilisation. Elles vont de simples bacs à herbes à de grandes fermes urbaines installées dans une école ou des bureaux. Selon les bénéficiaires, elles offrent un espace de loisirs esthétique qui soutient la biodiversité urbaine, et font office de centre éducatif. En travaillant de cette manière, ils sont en mesure de diffuser des connaissances et de sensibiliser les différentes communautés, tout en établissant des liens et en créant des opportunités de travail.

Le projet

Greening the Camps cible les camps de réfugiés et les communautés défavorisées, ils fournissent une variété de services tels que le soutien psychosocial, le soutien juridique, le soutien aux jeunes, le soutien aux familles et la formation professionnelle.  L'un de ces sites est la communauté du camp de Jerash, connu localement sous le nom de camp de Gaza, le camp de réfugiés palestiniens reconnu abrite plus de 45 000 réfugiés. Les jardins sur les toits s'attaquent directement à ce problème en insérant une oasis de verdure où une famille ou une communauté peut cultiver sa propre alimentation, se reposer et renforcer son lien avec la nature.

Donner du pouvoir aux communautés de réfugiés...

Les Palestiniens ont une longue tradition d'agriculture, mais la nouvelle génération a perdu le lien avec elle. En impliquant plusieurs générations tout au long de l'avancement du projet, un dialogue intéressant et un transfert de connaissances se créent. Les projets comportent généralement trois phases afin d'impliquer pleinement les communautés. 

La première phase est une conception holistique basée sur les souhaits et les besoins des personnes concernées. La deuxième phase est le développement et la construction de la micro-ferme, qui comprend l'installation de systèmes d'économie d'eau, de collecte et de recyclage, de plates-bandes, d'arbres indigènes, de sièges et d'infrastructures d'ombrage. La dernière phase consiste en une formation approfondie des bénéficiaires afin de s'assurer que toutes les connaissances et compétences nécessaires sont transmises pour que le projet devienne autonome à long terme.

Des solutions agrotechniques...

L'un des défis auxquels ils sont confrontés est l'accès à l'eau. À Amman, l'approvisionnement en eau est hebdomadaire, tandis que les camps n'ont accès à l'eau que toutes les deux semaines, voire une fois par mois. Outre les installations économes en eau conçues par l’association, ils sont à la recherche de solutions pour construire une installation de collecte des eaux de pluie capable de recueillir suffisamment d'eau en hiver pour alimenter une ferme sur un toit pendant une année entière. 

Cette fiche a été réalisée par Marion Boulain - étudiante à Bordeaux Sciences-Agro - janvier 2023

Dernière modification : 21 Juin 2023.