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Production alimentaire

Nantes Métropole : Créer de nouveaux espaces agro-forestiers proches des zones urbanisées, des « forêts urbaines »

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Le contexte

Ce projet, porté par Nantes Métropole, fait suite à une réflexion sur le développement urbain et la place des espaces naturels et agricoles dans la Région nantaise réalisée en 1995 par l’AURAN en lien avec la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. A son échelle, la Métropole nantaise a acté le projet des forêts urbaines en 2006 pour plusieurs raisons : une faible proportion d’espaces boisés sur son territoire, l’existence de surfaces agricoles peu exploitées, voire en friche, un développement urbain toujours consommateur d’espaces naturels et agricoles et un souhait d’offrir aux habitants de son territoire un nouveau type d’espaces naturels à découvrir. Le projet s’inscrit donc dans la politique de maintien et de développement, à l’échelle de l’agglomération, des espaces boisés et bocagers qui participent à la diversité des milieux naturels.

Le projet

Le projet consiste à développer des forêts urbaines sur 3 sites « pilotes » de la métropole, pour un total de 1400ha sur 8 communes de l’agglomération. Plus de 70% des terrains en question sont privés, il s’agit donc de rallier les propriétaires au projet et de les accompagner. Suite aux 10 premières années du projet, ayant permis de développer de nombreuses études, de mettre en place des animations pédagogiques et de réaliser des travaux sylvicoles sur les parcelles métropolitaines et communales, il a été décidé de définir un cadre, un cap pour ce projet, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés du territoire.

Reboiser est dans l’air du temps, mais afin de positionner les villes comme actrices de la relocalisation des productions alimentaires et de la transition écologique, il est nécessaire de préserver et même d’augmenter les surfaces agricoles urbaines et périurbaines. De ce fait, le projet permet d’allier reboisement avec valorisation des surfaces cultivables grâce aux expérimentations puis à l’application de l’agroforesterie sur les sites choisis, où l’agriculture est souvent déjà présente.

Il s’agit donc d’un projet qui répond à des enjeux d’ordre social, écologique et de production agricole majeurs, qui se croisent et auxquels l’agroforesterie urbaine semble pouvoir répondre avec brio. Ces espaces offrent d’une part un lieu de loisirs aux habitants et améliorent leur cadre de vie (qualité de l’air, températures…). D’autre part, ils répondent à des enjeux écologiques : reboiser et cultiver en agroforesterie permettent d’augmenter la biodiversité urbaine en rendant des milieux de vie à la faune et la flore. De plus, les bénéfices des arbres pour la lutte contre le réchauffement climatique sont bien connus, mais ils remplissent d’autres fonctions : ils ramènent l’eau des profondeurs à la surface (là où les cultures peuvent la puiser), fertilisent le sol et le retiennent grâce aux racines, empêchant ainsi l’érosion et donc la perte des précieux nutriments. Ce sont donc de vrais alliés pour nos cultures ! Enfin, c’est l’enjeu de production qui est ici innovant : produire une part des besoins alimentaires de la ville dans les forêts urbaines en développant des systèmes agroforestiers variés (haies bocagères, pré-vergers…) reviendrait à diminuer les pollutions liées à l’acheminement d’aliments vers la ville, à reconnecter les habitants avec la production d’aliments et surtout, en produisant au plus près des consommateurs, d’augmenter la résilience alimentaire à l’échelle de la métropole.

Pour l’instant, deux expérimentations d’agroécologie sont en cours et le projet vise à étendre ce modèle à d’autres secteurs. La Métropole s’étend sur 53 000 hectares, dont 60 % (31 000 ha) sont agricoles (30%) et naturels (30%), dont une grande majorité est gérée dans le cadre d’une agriculture d’élevage extensif. Bien qu'il ne s'agisse pour l'instant que de sites d'expérimentation et qu'il serait utopique de penser nourrir les 630 000 habitants de la métropole grâce à ces nouvelles formes d'agriculture en phase de test, celles-ci participent au projet alimentaire territorial et devraient venir compléter l'agriculture en place et montrer que d'autres voies sont possibles.

Le Petit Plus

A terme, il sera possible d’exploiter du bois dans ces forêts : un matériau aux multiples qualités qui pourrait se soustraire à d’autres très polluants, comme le béton, dans les constructions urbaines notamment.

Article Ouest France, Septembre 2018

Cette fiche initiative a été rédigée par Laura Schmitt, étudiante de Supecolidaire, Avril 2020

Dernière modification : 17 Avr 2020.

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A son échelle, la Métropole nantaise a acté le projet des forêts urbaines en 2006 pour plusieurs raisons : une faible proportion d’espaces boisés sur son territoire, l’existence de surfaces agricoles peu exploitées, voire en friche, un développement urbain toujours consommateur d’espaces naturels et agricoles et un souhait d’offrir aux habitants de son territoire un nouveau type d’espaces naturels à découvrir.

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