Association Talassemtane pour l’Environnement et le Développement

Contexte

Dans les années 1990, peu d’entités agissent en faveur de l’environnement à l’échelle du Maroc. Elles sont encore moins nombreuses à s’adresser directement à la jeunesse. Fort de ce constat, Tazi Abdoulilah crée, avec d’autres professeurs de SVT, un club écologique qui se transforme en 1996 en une association: l’association Talassemtane pour l’Environnement et le Développement (A.T.E.D).

Le projet

A ces débuts, ce club écologique développe de nombreuses activités avec un objectif principal: la sauvegarde de l’environnement. S’adressant dans un premier temps aux maisons de jeunes, son public cible s’élargit progressivement pour inclure des populations très variées; des plus jeunes aux personnes âgées, venant de zones rurales comme urbaines. Aujourd’hui, l’A.T.E.D. propose différentes initiatives dans la région de Tanger-Tétouan, un territoire de biosphère intercontinentale de la Méditerranée où se trouve Chefchaouen. Toutes visent à réaliser un objectif à triple portée: améliorer la vie des populations locales, réduire la pression des activités humaines sur l’environnement, et développer l’économie de la région/territoire. Pour cela, des projets diverses sont développées à l’échelle de la région:

• Sensibiliser les jeunes à la protection de l’environnement grâce à des pièces de théâtre, documentaires, livres et autre activités;
• Favoriser le tourisme rural grâce à la création de gîtes pour mettre en avant les potentialités du territoire (formation d’agriculteurs et agricultrices à l’hotellerie et la gastronomie, la communication, le patrimoine écologique et historique, etc.);
• Soutenir et former les agriculteurs aux spécificités et traditions agricoles du territoire;
• Encourager la création de coopératives agricoles et promouvoir le rôle de la femme dans les territoires ruraux;
• Distribuer des arbres fruitiers (oliviers, pruniers, caroubiers…) pour renforcer l’agriculture locale, et développer des infrastructures de valorisation (ex. séchage de figues) et de transformation à l’échelle de la région.

Moyens

L’A.T.E.D. est en grande majorité financée par les instances de coopération internationale et notamment les agences de coopération espagnole centralisée (AICID) et décentralisées (Andalousie, Valence, Madrid…) à 90%. A l’inverse, le Ministère de l’Environnement finance moins de 0,1% des activités de l’A.T.E.D. au travers d’appels à projets. La ville de Chefchaouen, la région, et le conseil provincial sont absents des financements de l’association.

Résultats

Depuis la création de l’association, des milliers de jeunes ont été formés aux enjeux du réchauffement climatique et de la protection de l’environnement (pollution des eaux, animation de clubs écologiques et sensibilisation, éco-construction, pratiques agricoles…). L’A.T.E.D. compte actuellement plus de 600 adhérents dont 40 sont actifs.

Ce succès se reflète sur le terrain par une demande de formation et d’ateliers de sensibilisation à laquelle l’association ne peut répondre dans son intégralité. L’absence d’implication de l’Etat et d’autres collectivités territoriales est ainsi déplorée par les acteurs locaux. 

Petit plus

La rôle des femmes dans la société rurale marocaine est un sujet sur lequel l’A.T.E.D. cherche à agir. L’association a ainsi développé des coopératives afin de mieux valoriser le travail des femmes sur les exploitations agricoles, dans les unités de valorisation/transformation alimentaire et à domicile. Des centres sociaux ont également été ouverts pour venir en aide aux femmes victimes de violence dans les milieux ruraux.

Cette fiche a été rédigée par Camille Perigaud, stagiaire à Let’s Food en mai 2023.

Dernière modification : 02 Juin 2023.