Le contexte
Dans la Ville de Grenoble, 10 000 repas par jour sont servis aux enfants des écoles primaires, maternelles et les crèches. La gestion est directe, et les repas sont cuisinés dans la cuisine centrale municipale et distribués à chaque école, en liaison froide (repas préparés dans la cuisine centrale, refroidis, transportés froids et réchauffés dans les cantines scolaires). Face à l’augmentation de la population et la demande croissante de plats pour les élèves; la ville de Grenoble souhaite agrandir les locaux de la cuisine centrale ainsi que moderniser ses équipements. L’engagement du Maire Écologiste de Grenoble Eric Piolle depuis 2014 a mené à un système de restauration scolaire durable et ambitieux.
Le projet
Approvisionnements et produits bio
L’objectif de la ville de Grenoble est de produire des repas à base de produits à 100% bios et locaux. Entre 2016 et 2018 la part du bio/local dans les menus proposés est passé de 20 à 50%. La Ville devance les objectifs nationaux de 4 ans (50% de bio/local d’ici 2022, loi EGALIM). En outre, la ville souhaite sélectionner avant tout des produits de saison du territoire à travers son approvisionnement en fruits et légumes.
Afin d’assurer ces approvisionnements bio et locaux, la Ville de Grenoble travaille principalement avec 2 plateformes:
- Mangez Bio Isère, la coopérative de producteurs et de transformateurs bio
- AB Epluche, la légumerie bio située sur le Marché d’Intérêt National de Grenoble
Par ailleurs la ville développe son autoproduction pour maîtriser une partie de son approvisionnement. Ainsi, dans son centre horticole de 1,2 ha, la capitale des alpes produit 2 tonnes de légumes sur 1500 m2 de surface bio, correspondant à 10% des besoins annuels de la cantine Clémenceau, qui distribue des repas quotidiens aux agents municipaux (350 repas/jour).
Repas végétariens
De plus, depuis 2017 la ville impose entre 1 et 2 repas végétariens par semaine dans les établissements scolaire avec un menu unique. Pour composer ces menus une diététicienne est employée par la ville afin d’assurer l’équilibre alimentaire des menus sur la semaine.
Pour ce changement de mentalité dans la préparation des plats les cuisiniers de la ville de Grenoble sont formés à la cuisson et à l’assaisonnement particulier des plats végétariens.
Tarification solidaire
La Ville de Grenoble investit 3 millions d’euros par an pour qu’un enfant sur 5 puisse déjeuner pour près de 70 centimes d’euros. La Ville propose un prix adapté en fonction du quotient familial des ménages (basé sur les revenus). 2621 différents niveaux de revenus ont été identifiés, correspondant à des prix du repas allant de 0,77€ pour les ménages les plus vulnérables à 7,8€ pour les ménages les plus aisés. Ce tarif concerne également les crèches et les établissements pour personnes âgées.
Réduction du gaspillage alimentaire
Le ministère de l’Environnement et l’ADEME ont lancé en 2018 l’opération « 1000 restaurants scolaires contre le gaspillage alimentaire ». La Métropole grenobloise a choisi d’y participer, avec l’appui de 57 établissements volontaires. Un diagnostic a été établis permettant de quantifier le gaspillage et identifier son origine dans les établissements volontaires. Le diagnostic établi a permis d’identifier les plats peu appréciés des enfants, qui ont donc été retirés du menu (par exemple les poireaux à la vinaigrette). Les quantités servies ont été réduites et le nombre de composants des menus revu à la baisse (4 au lieu de 5). Ces actions ont permis de réduire de 20% les quantités gaspillées en moyenne. Ces actions doivent être appliquées à l’ensemble des établissements de la métropole.
Mesures d’adaptation face au coronavirus
Dans le cadre de la crise du COVID19 et de la fermeture des écoles, la Ville de Grenoble a décidé de continuer le fonctionnement de sa cuisine centrale afin de distribuer des repas gratuits aux ménages les plus vulnérables.
Et dans les autres communes de la Métropole?
Sur les 48 autres communes de la métropole, le mode de gestion de la restauration collective est varié. Il s’agit principalement de gestion directe, avec le recours à une cuisine centrale municipale. C’est par exemple le cas à Saint-Martin-d'Hères et Échirolles, qui servent chacun 1600 repas par jour. Certaines communes comme Fontaine ont décidé de déléguer ce service à une entreprise. Dans le cas de Fontaine, il s’agit de Sem Vercors Restauration, une entreprise locale dont la commune est actionnaire à 80%. Les communes de la métropole s’engagent également pour des repas bio et locaux, et proposent souvent un repas végétarien par semaine.
Le petit plus
La Ville de Grenoble a reçu en 2018 le "prix de la cantine rebelle" par l’association Un Plus Bio. Cette distinction nationale récompense son engagement pour proposer du bio et du local aux jeunes élèves.
Sources:
- https://www.lagazettedescommunes.com/669103/coronavirus-grenoble-vient-au-secours-des-plus-precaires-pour-lhygiene-et-lalimentation/
- http://www.mangezbioisere.fr/
- https://www.grenoble.fr/demarche/15/659-inscription-restauration-scolaire-et-tarifs.htm
- https://www.grenoble.fr/uploads/Externe/6d/721_034_CP-cantine-rebelle.pdf
- https://www.grenoblealpesmetropole.fr/actualite/283/104-alimentation-les-cantines-s-engagent-contre-le-gaspillage.htm
Cette fiche initiative a été rédigée par Thomé Orenga, volontaire LFC - Mai 2020.
Dernière modification : 11 Mai 2020.
Ville de Grenoble
L’objectif de la ville de Grenoble est de produire des repas à base de produits à 100% bios et locaux. Entre 2016 et 2018 la part du bio/local dans les menus proposés est passé de 20 à 50%. La Ville devance les objectifs nationaux de 4 ans (50% de bio/local d’ici 2022, loi EGALIM).