Tropic Bio Production

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Contexte

Les agriculteurs du sud du Togo, notamment ceux des régions maritime et plateaux bénéficient des terres et d’un climat favorable à la culture des fruits et légumes. Cet atout encourage nombre de ménage à se consacrer à cette filière qui participe à l’amélioration et à la diversification de revenus. Cependant, ces agriculteurs sont confrontés régulièrement à des pertes post-récoltes dues d’une part, à des volumes produits plus élevés que la demande, à l’insuffisance d’acheteurs, au manque d’infrastructures routières, de stockage et de conservation. D’autre part, l’usage abusif d’intrants chimique sur les cultures, précipite la dégradation rapide des fruits et légumes. De plus, dans leur acheminement vers la capitale Lomé au moyen des modes de transport non adapté, la plupart de ces produits avarient et finissent ainsi leur parcours dans des poubelles. Ce manque à gagner explique les motivations du fondateur de la société :

« J’étais parti du constat qu’il y a trop de perte dans le secteur fruitier au Togo. Les sols du sud Togo sont très favorables à la culture des fruits surtout l’ananas, mais on assiste fréquemment à des pénuries des fruits à Lomé. Au moment où d’énormes quantités de fruits ne trouvent pas de preneurs dans les campagnes et finissent par pourrir, les ménages urbains peinent à en consommer de fruits. Étant agronome de profession, j’ai décidé suivre une formation complémentaire en techniques de conservation des fruits au Burkina-Faso. C’est à mon retour au pays que j’ai créé « Tropic Bio Production » (Propos recueillis auprès du Promoteur, mai 2023)

Le Projet

Objectifs :

Réduire les pertes des fruits et légumes le long de la chaîne d’approvisionnement ;
Rendre disponible en plein temps les produits périssables pour répondre à la demande
Permettre aux producteurs locaux d’avoir des acheteurs stables et fiables
Promouvoir l’agriculture biologique dans les milieux ruraux.

Fonctionnement :

Pour assurer la qualité des matières premières, TPB coopère en amont avec les producteurs organisés en coopératives. Cette coopération consiste à former les producteurs suivant la déontologie de l’agriculture biologique, puis les suivre dans leurs pratiques agricoles. Une fois les matières premières récoltées, elles sont achetées et acheminées au lieu de transformation par l’entreprise. Elles sont ensuite transformées en divers produits alimentaires et distribuées aux consommateurs. Les produits finis sont certifiés « Ecocert Organic standard », une marque de référence en matière de labellisation biologique reconnue équivalente aux dispositions du règlement CE 834/2007 (F32600-TG-BIO-154). Cette certification qu’a l’entreprise rassure ses clients quant à sa crédibilité et lui permet ainsi d’accéder à de nouveaux marchés régionaux et internationaux.

Moyens :

L’initiative a débuté sur fond propre avec un mode de transformation artisanale utilisant des fours à bois (feu de bois). Quelques années plus tard, l’entreprise a été soutenu financièrement par l’Etat et ses partenaires en développement (GIZ, UE). Cet appui a permis l’achat d’un déshydrateur alimentaire électrique permettant ainsi à celle-ci de passer à une transformation à grande échelle et plus moderne.

Résultats :

Participe au développement de la filière biologique : l’entreprise coopère avec plus 15 coopératives constituées chacune d’au moins 50 producteurs ;
Réduction des pertes des récoltes : des contrats signés en aval entre les coopératives et la société garantissent le marché pour les producteurs ; de plus, l’entreprise se charge désormais l’acheminement des marchandises des champs vers le lieu de transformation (Lomé) dans les conditions de transport et de stockage adaptées pour éviter aux maximums des pertes ;
Amélioration des conditions de vie des producteurs ruraux : en 2019, selon la synthèse des principaux indicateurs financiers de l’entreprise, la société avait acheté 330 539 tonnes d’ananas frais pour une valeur de 34 706 595 F CFA auprès des coopératives agricoles ;
Création d’emplois pour les jeunes et les femmes : la société emploie 32 salariés dominés par les femmes ;
Contribution à la sécurité alimentaire via la conservation des aliments et à la promotion des régimes alimentaires sains et durables au sein des ménages

Défis à relever :

Production saisonnière des matières premières ralentie la capacité de transformation de l’entreprise et renvoie aussi les salariés en chômage technique ;
Manque de visibilité des produits finis auprès de consommateurs locaux ;
Le faible pouvoir d’achat des populations face à la hausse du prix de revient des produits finis, leur empêche de jouir des bénéfices de cette société ;
Plus de 90% des fruits séchés sont exportés vers l’occident au détriment des consommateurs locaux ;

Source des informations :

Enquête de terrain menée en mars 2023 par l’auteur dans le cadre de ses travaux de recherches doctorales.

Cette fiche est rédigée par Moyéme Nabagou, bénévole à Let's Food, mars 2025.

Dernière modification : 20 Mar 2025.