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Contexte

A Futuna, l’agriculture familiale est encore très présente, et 81% des ménages futuniens déclarent avoir des parcelles cultivées en 2019. Les tubercules en particulier représentent une part importante des cultures familiales, car 88% des ménages qui ont des parcelles cultivées déclarent avoir récolté des tubercules au cours des trente derniers jours lors de l’enquête sur le budget des ménages. De plus, le taux d’emploi est faible à Futuna (32% en 2018), ce qui participe au maintien des activités agricoles dans de nombreux foyers. Les taros d’eau sont une spécificité de Futuna, avec notamment les taros d’eau du village de Nuku, qui disposent d’un terroir particulier qui leur confère une qualité reconnue aussi bien à Futuna qu’à Wallis. Ces taros, qui entrent dans la consommation quotidienne de nombreux ménages, sont également un produit recherché à Wallis, qu’il est donc possible de valoriser à l’export. C’est l’idée de Lakina, qui souhaite commercialiser ce produit sur l’île sœur. 

Projet

Lakina réalise ses propres cultures de taros sur ses parcelles, et elle rachète également des taros d’eau à des producteurs du village. Elle les collecte dans son atelier, où elle les nettoie, les découpe, et les conditionne avant de les congeler en attendant de pouvoir les envoyer à Wallis par le biais du fret aérien. 

Vivre de son activité et créer de l’emploi

Avec ces activités de plantation, collecte, petite transformation et conditionnement de taros d’eau, Lakina souhaite en premier lieu subvenir aux besoins de son foyer. Par la suite, si l’activité se développe, elle espère pouvoir créer deux emplois à temps plein, et créer ainsi des emplois dans le secteur privé, qui plus est dans le secteur de la production agricole et montrer qu’il est possible de vivre et de développer une activité rentable et économiquement viable sur les terres de Futuna.

Ouvrir des débouchés aux producteurs en agriculture familiale

Elle souhaite également permettre à des producteurs en agriculture familiale d’avoir des opportunités de revente pour leurs surplus de production, en leur rachetant leurs taros s’ils n’en ont pas eu besoin pour la coutume ou la famille, leur donnant ainsi accès à des revenus complémentaires ponctuels. Elle espère également qu’une telle opportunité de revente permettrait à certains de cultiver au-delà de leurs besoins pour la famille et les dons coutumiers, leur offrant alors des possibilités de revenus plus réguliers. 

Petit plus

Lakina souhaite améliorer la qualité de son produit et surtout du conditionnement proposé, en passant des taros congelés à des taros mis sous vide. Une telle évolution lui permettrait également de réduire sa consommation d’énergie pour le stockage, et donc l’empreinte environnementale de son activité. 

Sources :

• Bouard S (coord.), BrouillonJ., Gaillard C., Sabinot C., Lauffenburger M., 2021. Analyse des données du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, artisanat et chasse) issues de l’enquête BDF 2019 de Wallis et Futuna. Rapport intermédiaire. 110 pages.
• https://www.insee.fr/fr/statistiques/4219031#titre-bloc-16

Cette fiche a été rédigée par Manon Lauffenburger, Fenu’Agri Conseil, en Janvier 2022.

Dernière modification : 31 Jan 2022.