Contexte
A Futuna, les fruits et légumes représentent une part assez faible de l’alimentation des ménages, aussi bien en volumes qu’en valeur marchande, et les fruits et légumes frais sont, de manière générale, très peu présents dans les supermarchés et magasins d’alimentation générale. Seules deux entreprises patentées en maraîchage sont actives en 2021 sur l’île, et les produits maraîchers sont assez rares. Cette faible disponibilité de fruits et légumes frais, associée à d’autres comportements alimentaires ou de mode de vie, participe à l’état de santé préoccupant d’une part conséquente de la population de l’île. A Wallis-et-Futuna, en 2019, 9 personnes sur 10 sont ainsi en surpoids et 7 sur 10 souffrent d’obésité. C’est dans ce cadre que le GIJ de Poï, groupement de jeunes producteurs en maraîchage, souhaite participer à fournir une meilleure offre en légumes frais sur l’île.
Projet
Cette organisation en groupement de jeunes producteurs est originale sur l’île, où les agriculteurs, professionnels ou non, travaillent généralement seuls.
Le développement d’une activité économique
Un des principaux objectifs de cette petite équipe est de créer pour eux tous une activité pérenne et génératrice de revenus. La demande en légumes frais à Futuna semble croître, la population futunienne étant de plus en plus à la recherche de ces produits, notamment les tomates, la salade verte et les concombres. L’accompagnement technique et financier dont ils disposent leur offre des opportunités de développement qui les rendent optimistes sur l’avenir de leur projet et de la société en cours de création.
La préservation des ressources naturelles comme mot d’ordre
Qu’il s’agisse de leurs connaissances traditionnelles, ou des enseignements qu’ils ont pu suivre dans le cadre du programme GIJ, l’ensemble des pratiques qu’ils mettent en oeuvre sur les parcelles cultivées sont des pratiques agroécologiques, qui respectent les ressources naturelles (sols et eau notamment) mobilisées dans les systèmes cultivés. Les méthodes très peu mécanisées qui sont mises en application sont globalement très peu impactantes sur l’environnement, et diverses méthodes sont utilisées pour préserver la fertilité des sols (associations et rotations culturales, temps de jachère, amendements à base de produits naturels).
Petit plus
Le projet des jeunes de Poï, qui se structure et se développe, inspire d’autres jeunes. Certains viennent leur demander des conseils, s’intéressent à leurs activités. D’autres jeunes semblent vouloir se lancer en maraîchage à Futuna, ce qui permettrait d’améliorer et de diversifier l’offre.
Sources :
- Bouard S (coord.), BrouillonJ., Gaillard C., Sabinot C., Lauffenburger M., 2021. Analyse des données du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, artisanat et chasse) issues de l’enquête BDF 2019 de Wallis et Futuna. Rapport intermédiaire. 110 pages.
- Lauffenburger, M., 2019. Étude sur les produits alimentaires locaux dans les magasins du Fenua. Document PDF. 29 pages.
- Communauté du Pacifique, World health organization Western pacific region, 2019. Wallis et Futuna. Enquête sur la prévalence des facteurs de risque de maladies non transmissibles. STEPS 2019. Document PDF. 156 pages.
Cette fiche a été rédigée par Manon Lauffenburger, Fenu’Agri Conseil, en Janvier 2022.
Dernière modification : 31 Jan 2022.
GIJ de Poï
Le GIJ de Poï, créé initialement avec l’accompagnement de la CCIMA (chambre du commerce, de l’industrie,des métiers et de l’agriculture) sous forme d’association, avait pour but de permettre à des jeunes de se former en maraîchage, avec un accompagnement théorique et technique renforcé par de la mise en œuvre sur le terrain. Un des objectifs des GIJ est de permettre à ces jeunes de se lancer par la suite dans une activité de maraîchage professionnel. Les jeunes du GIJ de Poï sont en train de se constituer en SARL.