Le contexte
Depuis 1999, Biowatch est une ONG environnementale défendant les droits et valeurs des petits producteurs d’Afrique du Sud, notamment les femmes. Travaillant avec différents partenaires comme le gouvernement ou la société civile, l’association se bat pour que la population puisse se nourrir correctement, dans le respect de l’environnement et des principes agroécologiques. Elle dénonce le système alimentaire dominé par les agro-industriels, tout en promouvant une agriculture plus respectueuse de la biodiversité, et une meilleure résilience alimentaire des communautés rurales.
Le projet
Une plateforme pour l’agroécologie dans la province de KZN
Afin de soutenir les projets plus respectueux de l’environnement en Afrique du Sud, l’ONG a développé en 2020 une plateforme de recensement des initiatives agroécologiques, recensant environ 250 participants. Des rencontres sont régulièrement organisées pour que les participants puissent échanger leurs connaissances et discuter de différents plans d’action permettant d’essaimer les pratiques agroécologiques. Des groupes de travail ont été créés autour de différentes thématiques ayant un lien direct ou indirect avec l’agriculture : les politiques et réglementations (notamment sur les produits phytosanitaires), l’éducation, la recherche etc. Ils organisent des évènements ouverts à tous, permettant d’échanger sur ces différentes thématiques. La dynamique a particulièrement pris pour le groupe sur les produits phytosanitaires qui a créé le hashtag #Unpoison, et a organisé deux webinaires publics: un sur la législation sur les pesticides; et un autre sur les dérives de la pulvérisation des pesticides, où les travailleurs agricoles et les communautés touchés ont partagé leurs histoires…
À regarder ici:
Richard Haigh, un agriculteur de la province du KwaZulu-Natal a par exemple reçu ces participants en décembre sur sa « Ferme Enaleni ». Il cultive des variétés d’anciennes et indigènes et élève des animaux de race locale (moutons, porcs, et autres) afin de pérenniser cette agrobiodiversité et les savoir-faire paysans.
L’enjeu de l’atelier et du travail quotidien de Richard Haigh est de remettre au goût du jour les connaissances ancestrales, qui sont en train de se perdre alors qu’elles sont vecteur d'une meilleure autonomie pour les petits producteurs. L’ONG Biowatch a d’ailleurs développé un système de production et d’échange de semences qu’elle cherche à valoriser auprès des communautés locales.
Les résultats
Biowatch travaille dans cinq communautés du nord du KwaZulu-Natal, ce qui représente environ 600 petits producteurs dont la grande majorité sont des femmes, pour développer des pratiques agroécologiques durables.
Depuis le début de ses actions, la sécurité alimentaire des ménages a augmenté, les variétés de semences traditionnelles ont été réintroduites et sont de plus en plus adoptées par les communautés locales et la terre, l'eau et les autres ressources naturelles sont gérées de façon durable.
Les petits plus
Biowatch met à disposition du grand public beaucoup de ressources pour assurer une transition agroécologique. L’ONG s’est lancée dans la réalisation d’un podcast, en plus de ces documents écrits (bulletins mensuels, divers rapports, …) afin de toucher un public plus large.
Lancé à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation en 2020, "Good Food Conversation" est un podcast sur l’alimentation saine et durable. Il s’agit d’une série de conversations qui visent à célébrer la diversité de ce que nous cultivons, cuisinons, mangeons et stockons ainsi qu’à valoriser la nourriture saine pour le corps et la planète.
Le podcast est à écouter ici : https://biowatch.org.za/good-food-conversations-with-biowatch/
Cette fiche a été réalisée par Perrine Azière et Adèle Guen, bénévoles LFC - mars 2021.
Dernière modification : 23 Jan 2024.
Biowatch
Biowatch est une ONG sud-africaine qui dénonce le système alimentaire industrialisé et prône l'agroécologie en tant qu'alternative écologiquement durable qui protège et renforce la biodiversité, renforce le pouvoir des agriculteurs et promeut la souveraineté alimentaire c’est-à-dire le contrôle par les communautés locales de leurs aliments et la façon dont ils sont produits.