Le contexte
La Direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie (DRIEE) Île-de-France travaille, depuis 2014, avec les académies de Paris, Versailles et Créteil, à l’organisation d’évènements d’éducation à l’environnement et au développement durable dans les lycées franciliens. Le premier événement est une simulation de la COP21 en amont de son organisation en 2014, à la demande des ministères de l’Éducation nationale et de la Transition écologique et solidaire. Le succès est tel que l’initiative est ensuite pérennisée :
- Durant l’année scolaire 2015-2016, les lycéens travaillent sur les enjeux climatiques en Île-de-France et à la recherche de solutions ;
- En 2016-2017, ils étudient les océans ;
- En 2017-2018, ils travaillent sur la qualité de l’air en partenariat avec Air Paris ;
- En 2018-2019, ils se penchent sur la question de l’alimentation durable : la Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, l’agriculture et la forêt (DRIAAF) Île-de-France est mobilisée pour organiser des États Généraux de l’Alimentation Durable.
Le projet
Les trois académies publient un appel à projets, auquel répondent les établissements scolaires volontaires. 500 élèves issus de 15 établissements sont mobilisés sur l’ensemble de l’année scolaire.
Les communautés enseignantes sont accompagnées méthodologiquement, formées sur les thématiques abordées au cours de trois sessions de formation. Un bureau d’études, le cabinet Utopies, organise et appuie les sessions de formations et s’assure de la production régulière des travaux effectués en classe. Cela permet aux enseignants d’accompagner les élèves dans leurs recherches, leur sensibilisation aux problématiques sanitaires, sociales, environnementales et économiques de chaque territoire, le choix d’acteurs qu’ils souhaitent incarner, et l’élaboration de leur positionnement et la préparation de leur argumentaire en appréhendant également les discours des autres parties prenantes .
L’année se conclut par un rassemblement d’élèves, chaque lycée étant représenté par 4 élèves. L’objectif ? À travers une simulation des États Généraux de l’Alimentation, élaborer collectivement un ensemble de principes consensuels concernant l’avenir de l’alimentation durable en Île-de-France. Chaque lycée assure l’un des rôles de la chaîne alimentaire : producteurs agricoles, transformateurs, distributeurs, restauration collective, société civile/consommateurs et institution.
L’accord final, une charte multi-acteurs, est ambitieux. Il préconise :
- 100% d’exploitations engagées dans des actions en faveur de la transition écologique d’ici 2030 ;
- 30% d’exploitations en agriculture biologique et 20% en agriculture raisonnée d’ici 2025 ;
- Une réduction de 50% des pertes et du gaspillage alimentaire ;
- Etc.
Les organisateurs sont heureux du résultat, qu’ils qualifient de « presque plus sérieux que les vrais EGA de 2018», « brut de décoffrage ». Les élèves se sont pris au jeu et affichent une véritable préparation, permettant une appropriation des sujets négociés, et une défense réaliste de leur positionnement d’acteur.
Les moyens engagés
Un prestataire extérieur est mobilisé tout au long du projet, rémunéré à hauteur de 45 000€ par la DRIAAF. Les frais logistiques engagés sont couverts par la DRIEE à hauteur de 8 000€. Enfin, le projet a mobilisé environ 50h de travail pour la DRIEE et la DRIAAF respectivement, auxquels s’ajoutent le travail des trois académies, toutes parties prenantes du comité de pilotage suivant le projet tout au long de son déroulement.
Objectifs et résultats
L’objectif était double : acculturer les élèves via leurs enseignants aux enjeux du développement durable, ici à l’alimentation durable plus précisément; et les sensibiliser à la participation citoyenne. Les élèves ont eu l’opportunité de rencontrer des acteurs de terrain pour formuler leur positionnement et leur argumentaire, les confrontant aux réalités souvent éloignées de positions idéalistes et utopiques imaginés.
L’enjeu était également de faire prendre conscience aux élèves qu’ils peuvent agir à leur échelle. Les premiers résultats sont d’ores-et-déjà observables : certains élèves ont incité un lycée à engager une réflexion sur ses pratiques de restauration, en questionnant leurs intendants à ce sujet. Les lycéens rapportent également leurs questionnements chez eux, une dynamique pouvant inciter les parents d’élèves à certains changements de pratiques.
Enfin, l’enjeu est également de sensibiliser les établissements encore peu engagés dans les efforts de développement durable, en leur proposant notamment une reconnaissance de leurs efforts futurs au travers de deux labels incitatifs :
- « E3D » : Établissement en Démarche globale de Développement Durable, label du ministère de l’Éducation nationale récompensant les établissements menant des actions ambitieuses ;
- « Lycées éco-responsables » : label du Conseil Régional d’Île-de-France octroyant des financements aux projets d’investissement durable touchant à la biodiversité ou la gestion des déchets.
Le Petit Plus
À l’issu de l’événement, un kit pédagogique est constitué, afin de faciliter l’essaimage de l’initiative dans d’autres établissements et régions. À partager et faire connaître !
Rédigée par Eva Morel, volontaire LFC - Mars 2020.
Dernière modification : 10 Mai 2021.
DRIEE et DRAAF
La Direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie (DRIEE) Île-de-France travaille, depuis 2014, avec les académies de Paris, Versailles et Créteil, à l’organisation d’évènements d’éducation à l’environnement et au développement durable dans les lycées franciliens.